Psychologie des prix : et si le problème n’était pas votre tarif, mais sa perception ?

Vous a-t-on déjà reproché d’afficher des prix trop élevés ? 

Et si ce n’était pas le montant, mais la manière dont ils sont perçus qui posait problème ?

Selon une étude de l’université Cornell, une hausse de 1 point sur 5 dans la note moyenne permettrait d’augmenter ses tarifs de 11 % sans impacter l’occupation. Autrement dit : la perception, c’est (presque) tout.

Et pourtant, quand les réservations ralentissent, le réflexe est souvent le même : baisser les prix. Rapidement. Sans recul.

Dans cet article, on vous propose de remettre les choses à plat. Perception, biais cognitifs, formulation, et surtout : comment rendre un prix plus désirable sans pour autant le baisser.

Perception vs réalité : pourquoi un même prix peut être vu comme « trop cher » ou « très correct »

Deux hôtels. Deux tarifs à 200 €. Deux réactions radicalement différentes :
– « C’est une bonne affaire »
– « C’est hors de prix pour ce que c’est »

La différence ? Pas le prix. La valeur perçue.

La perception d’un tarif est influencée par :

  • L’image de l’hôtel (site web, photos, avis, positionnement)
  • Le contexte (moment de la réservation, canal utilisé, concurrence)
  • L’expérience promise (ou ce qu’on projette en tant que client)

Et surtout, notre cerveau est truffé de biais :

  • Effet d’ancrage : si le client voit d’abord une chambre à 300 €, celle à 200 € paraît raisonnable.
  • Seuils psychologiques : 199 € semble bien plus accessible que 200 €, alors qu’on parle de… 1 €.
  • Effet de contraste : un tarif présenté à côté d’un prix plus élevé paraît automatiquement plus attractif.

Le prix n’est donc jamais perçu “objectivement”. Il est comparé, contextualisé, jugé à travers un prisme émotionnel.

Baisser les prix de vos chambres

C’est presque un réflexe : quand l’occupation baisse, on pense tout de suite : “C’est trop cher. Il faut baisser.”

C’est humain, mais c’est souvent contre-productif.

Prenons un cas réel : un hôtel 3 étoiles en bord de mer.
En basse saison, le directeur applique un -10 % pour remplir. Résultat :

  • Le taux d’occupation reste stable.
  • Le chiffre d’affaires baisse.
  • L’image perçue se dégrade (“Pourquoi c’est si peu cher ? Il doit y avoir un piège…”)

Si vous baissez vos prix sans explication visible ni amélioration perçue de l’offre, le client ne se dit pas forcément que c’est une “bonne affaire”, et peut penser qu’il doit y avoir un problème.

Dans son esprit, un tarif plus bas signifie souvent : service au rabais, prestations réduites ou standing inférieur. En l’absence d’un discours clair pour justifier ce tarif, la valeur perçue chute, même si la prestation reste la même.

Baisser les prix pour rester compétitif face à d’autres hôtels peut sembler logique. Mais cela vous embarque dans une spirale dangereuse : la guerre des prix. 

Et si vos concurrents sont vides, baisser les prix ne changera rien. Car même à 20 € la nuit, vous ne remplirez pas un marché sans demande.

De même, attendre d’avoir 70 % de remplissage pour augmenter les prix, sans regarder ce que fait la concurrence ou sans analyser la demande réelle, c’est du  “revenue management de grand-mère. Une méthode dépassée.

Aujourd’hui, il faut piloter ses prix en fonction de la dynamique du marché, pas d’un seuil arbitraire.

De plus, dans cette course à “qui sera le moins cher”, les grandes chaînes ou les OTAs auront toujours plus de marge de manœuvre pour encaisser la baisse. Vous, non. 

Résultat : vos marges fondent, votre positionnement s’érode, et vos clients vous comparent uniquement sur le prix. Une bataille que vous ne pouvez pas gagner durablement.

6 leviers psychologiques pour influencer la perception sans changer le tarif

Le prix affiché n’est qu’une partie de l’équation. Ce que perçoit le client joue souvent un rôle bien plus déterminant dans sa décision. Bonne nouvelle : il existe des leviers simples et puissants pour influencer cette perception… sans toucher au tarif.

Nous les avons détaillés dans un article dédié, mais en voici un aperçu rapide :

  • Jouer avec les seuils psychologiques (ex. 199 € au lieu de 200 €)
  • Introduire une offre intermédiaire pour rendre l’option supérieure plus attractive
  • Ajouter un bonus (surclassement, petit-déjeuner…) au lieu d’une réduction
  • Créer un sentiment d’urgence maîtrisé (ex. “plus que 2 chambres à ce tarif”)
  • Soigner la formulation (préférez “à partir de” à un tarif figé)
  • Utiliser un prix barré crédible, appuyé par un contexte ou une offre limitée

Pour découvrir ces 6 leviers en détail, avec exemples concrets et bonnes pratiques, lisez l’article complet ici.

Intégrer ces leviers dans une vraie stratégie tarifaire

La psychologie des prix n’est pas un gadget marketing, c’est, au contraire, un levier puissant à intégrer dans une stratégie tarifaire globale, aux côtés du positionnement, de la segmentation, et des prévisions de la demande.

En clair : ces techniques ne remplacent pas une politique tarifaire bien construite. Elles la rendent plus lisible, plus cohérente, plus performante.

Quelques bonnes pratiques :

  • Assurez-vous que votre grille tarifaire respecte des seuils clairs et cohérents (écarts logiques, structure lisible).
    • Des écarts lisibles entre catégories
    • Un positionnement prix/valeur cohérent
    • Une cohérence entre vos canaux de distribution (attention aux écarts dus aux taxes ou à l’affichage avec ou sans TVA)
  • Travaillez votre positionnement prix/valeur : un tarif est crédible s’il est justifié par un discours, une expérience, un contexte.
  • Alignez vos canaux de distribution sur ce positionnement, pour éviter les incohérences qui brouillent la perception (et nuisent à la conversion).
  • Et surtout : analysez : 
  • Votre RevPAR progresse-t-il ?
  • Vos clients réservent-ils davantage les catégories à plus forte marge ?
  • Les réservations se répartissent-elles mieux dans le temps, vous permettant d’ajuster vos tarifs de façon plus proactive ?

Ce sont ces données, pas le ressenti ou l’instinct, qui diront si votre stratégie parle vraiment à vos clients… et à leur portefeuille.

💡Petit rappel : votre réputation est un levier tarifaire puissant

Nous l’avons vu en intro : une meilleure note de 1 point (sur 5) permet d’augmenter vos prix de 11 % sans perdre de clients. 

De la même manière, nous observons de manière très concrète que +0,1 de votre moyenne sur Booking représente une hausse de +1% de RevPAR sur l’hôtel au global.

Prenons l’exemple d’un hôtel de 100 chambres, avec un prix moyen (PM) de 100 €, pour 100 % d’occupation, et une répartition des ventes à 30 % via Booking et 70 % en direct. Si sa note Booking passe de 8,7 à 8,8, on observe en moyenne une augmentation de +1 % du RevPAR.

Autrement dit, l’ADR grimpe de 100 à 101 € sur l’ensemble des chambres, y compris celles vendues en direct.
→ Cela représente 100 € de chiffre d’affaires supplémentaire par nuit.
→ Dont 70 € de direct, sans surcoût ni commission supplémentaire.

Ce qui est important : cette hausse ne concerne pas uniquement les réservations via Booking, car la note affichée sur Booking influence aussi les décisions des clients en vente directe.

Un gain de perception qui améliore directement votre rentabilité. Sans baisser vos prix.

Conclusion

Le prix, seul, ne fait pas toujours vendre.
En revanche, bien contextualisé, sa perception peut aider à déclencher la réservation.

Avant de baisser vos tarifs, interrogez la manière dont ils sont présentés, formulés, mis en scène. Car dans bien des cas, ce n’est pas le montant qui bloque, mais la façon dont il est perçu.

Valoriser intelligemment son offre, c’est souvent ce qui fait la différence entre une chambre vide et une réservation à bon prix.

Vous vous demandez si vos tarifs sont perçus à leur juste valeur ? Contactez-nous pour un diagnostic flash, gratuit et sans engagement.

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